N°2 Intimité(s)

Que signifie être intime aujourd’hui, à l’ère où tout semble pouvoir être partagé, diffusé, amplifié ?
L’intimité ne se limite pas à une simple opposition entre ce qui est caché et ce qui est montré. Elle est un dialogue, une tension, une frontière mouvante qui se redéfinit sans cesse.
Depuis toujours, l’art interroge cette relation entre le visible et l’invisible, entre le soi et l’autre. Woodman disparaît dans ses autoportraits, Clergue sculpte la peau avec l’ombre, révélant l’intime par la lumière. Degas, lui, nous impose le rôle de voyeur dans des scènes où l’on sent peser le poids du silence et du non-dit.
Aujourd’hui, les réseaux sociaux ont réinventé ces tensions. Nous nous exposons dans nos espaces les plus privés, tout en protégeant ce qui, autrefois, semblait relever du domaine public : nos noms, nos identités...
L’intime est devenu un jeu de masques, un territoire où l’on choisit ce que l’on révèle et ce que l’on garde pour soi.
Dans cette édition, nous explorons ces mutations à travers la photographie, la peinture, l’architecture et le design numérique.
De la chambre où Frida Kahlo peignait ses souffrances à la rétention d’attention orchestrée par les plateformes numériques, levons le voile sur l’intimité
À travers ces pages, nous vous invitons à une réflexion sur cette frontière mouvante, sur ce qui fait de nous des êtres à la fois exposés et impénétrables.
Commentaires