N°5. Fragments d’usage

Il y a des ruptures qui claquent, et d’autres qui glissent, presque invisibles.

La déstructuration n’est pas toujours un geste brutal : elle peut naître d’un décalage minime, d’un rythme brisé, d’une logique déplacée. Elle se glisse dans l’art, le design, l’architecture, l’interface, jusqu’à changer notre façon de voir.

C’est un mot qui évoque la casse, alors qu’il parle aussi de transformation. La surimpression photographie deux instants au même endroit. Le kintsugi souligne la fissure à l’or. Le design modulaire fragmente l’objet pour mieux le recomposer. L’UX, quand elle se laisse traverser par la friction, nous oblige à ralentir. Le dadaïsme, lui, fait éclater les cadres du langage et de la forme.

Partout, le fil se tend entre ordre et désordre, structure et effondrement, entre ce qui tient et ce qui se défait.

Ce numéro explore ces zones instables, là où la forme se fissure sans s’effondrer, où l’on assemble pour mieux désassembler.

Car c’est souvent dans l’instant où tout semble vaciller que les formes parlent le plus fort.



Numéro 5 : Fragments d’usage

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